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Chéri, je veux un enfant - Deuxième partie

  • Photo du rédacteur: Parents.S.J
    Parents.S.J
  • 7 févr. 2020
  • 8 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 avr. 2020

Texte écrit par Maman au naturel

Voir plus bas pour la version anglaise. See below for the English version.


Après quelques mois d'essais, j'ai bien vu que ça ne fonctionnait pas. J'ai lu, relu et cherché des réponses un peu partout sur "les internets", mais la réalité restait la même. Mon cycle était complètement chaotique. Impossible de prévoir le fameux bon moment quand ton cycle varie entre 40 et 70 jours. Alors tu y vas essais erreurs surtout erreur. Erreur de commencer à le faire aux deux jours parce que c'est apparemment ce qui est le mieux. Erreur de le faire parce qu'il faut le faire. Erreur d'y penser souvent (lire tout le temps). Je l'ai dit faire un enfant dans ma tête ça devait être magique et rempli d'amour. Laisse moi te dire que la magie est partie assez vite. Je me trouvais incompétente, brisée et à la longue peu désirable. Difficile d'y prendre plaisir quand faire l'amour devient une tâche. Quand ça rime avec stress et déception. Difficile de ne pas se détruire à petit feu quand tu restes seule dans la chambre les jambes en l'air parce que tu veux croire que ça aide. Mon chum a été exceptionnel et essayait tant bien que mal de me rassurer, de me rappeler que je n'y étais pour rien, mais la frustration était là de son côté aussi. Exprimée différemment puisque nos cœurs ne parlaient et ne parle toujours pas nécessairement le même langage. Ce que je prenais pour de l'indifférence se voulait une tentative de dédramatiser.


Voulant prendre la situation en main et trouver un peu de rationnel dans tout ça j'ai vu mon gynécologue qui m'a fait passer plusieurs tests. Ce ne fut pas suffisant. Il ne pouvait pas m'aider alors ce fut Ste-Justine. Encore et toujours des rendez-vous à des moments précis dans mon cycle, mon cycle qui n'en finissait plus. Des tests, des prises de sang, des échographies. De plus en plus loin de la magie. Puis un diagnostic. Un coup de poing au visage. C'est de ma faute si ça ne fonctionne pas. C'est moi le problème. C'est mon corps qui refuse. J'ai le syndrome des ovaires polykystiques. Je n'ai pas le profil, peu de symptômes, mais le diagnostic reste le même. La merveilleuse équipe de l'hôpital que j'aime d'amour a beau me dire que c'est un des problèmes de fertilité les plus traitables, ma tête refuse de réfléchir. Je dois prendre des médicaments pour régulariser mon cycle. La magie n'existe plus. Ça ne fonctionne toujours pas. Les effets de la médication se font sentir, la fatigue, les maux de ventre, l'enflure. J'ai un cycle, mais rien d'autre. La terre semble avoir arrêter de tourner pour moi, mais autour les grossesses se multiplient, puis les naissances. Quand ce n'est pas désiré, c'est encore pire. Pourquoi elles et pas toi? Et que je me la suis posée cette question. Ça ne sert à rien d'autre que de te faire mal, mais tu n'y peux rien.


On doit passer à la prochaine étape. Les inséminations. Mon petit bébé se fera dans une salle aux couleurs étranges et au parfum aseptisé. C'est ce que j'ai en tête. Je dois m'absenter du travail à quelques reprises, la peur au ventre pour faire le suivi afin de trouver le moment parfait. Le moment parfait quelle ironie!! Le moment parfait on le crée à coup d'hormones et d'injection qui laissent des traces. C'est fait... maintenant l'attente. Tu comptes les jours en te retenant de faire pipi sur le fameux petit bâton. Tu ne veux pas le faire trop tôt pour éviter les faux positifs. Parce que oui en plus des effets secondaires les hormones peuvent fausser le test si tu le fais trop tôt.


J'ai eu l'immense chance de voir apparaître deux lignes lors de ma deuxième insémination. Certaines ne les voient pas du tout. D'autres déboursent des petites fortunes pour réussir à accomplir leur rêve. Des couples se solidifieront, certains partiront à la dérive. Plusieurs tomberont en dépression, consulteront pour essayer de sauver leur santé mentale à défaut de pouvoir sauver leur utérus malade. J'ai flirté avec l'idée plus d'une fois, on se sent tellement incomprise et c'est encore au combien tabou. Combien ne diront jamais que leur bébé n'est pas uniquement le résultat d'un bel ébat amoureux un soir frisquet? Combien vont faire comme si ils n'essayaient pas pour éviter de devoir tout expliquer? Combien vont casser des amitiés pour se ménager?


J'ai l'immense chance, au moment d'écrire ses lignes, de pouvoir regarder mon trésor dormir d'un sommeil léger. Pourtant les cicatrices de tout ce parcours ne sont pas loin. Elles ne s'effaceront jamais me hantant par ci par là pour me rappeler que rien n'est acquis.


Arrêtez de mettre de la pression sur les couples, de les envahir de commentaires ou de témoignages qui se veulent encourageant. C'est bien beau que la cousine de la tante de ton amie soit tombée enceinte après 10 ans. Good for her, mais ça n'aide pas. Demandez à la douce maman qui s'efforce de tout son être de concevoir ce qu'elle veut comme soutien et respectez ça. Prenez-la par la main au gré du vent et des déceptions, mais croyez-moi on se fait assez mal comme ça on n'a pas besoin de personne pour nous nuire. Je sais que ça part souvent d'un bon sentiment, mais le silence et une épaule pour pleurer ça fait amplement la job.


Et à toi qui continue d'y croire, je te souhaite ton miracle. Tu le mérites tellement. À toi qui vivra les fausses joies, les fausses couches, les faux symptômes, je t'envoie de la douceur. Tu as une patience et une force que peu de personnes peuvent soupçonner. Tu es une héroïne dans l'ombre d'un tabou. Tu n'es ni brisée, ni incompétente. Tu n'es pas incomplète et tu es une maman avec ou sans bébé parce que dans ma tête à moi la maternité tu l'as tatouée sur le cœur.


See below for the English version. Voir plus bas pour la version anglaise.


Honey, I really want a baby - Second Part


Text written by Maman au Naturel

Translated by Lethicia Romeo


After trying for a few months, I realized something wasn’t working. I read, read again and searched for answers everywhere online, but the reality was still the same. My cycle was completely messed up. When could one possibly find the “right moment” when a cycle varies from 40 to 70 days ? So first, you go into trial and error mode, mostly error. And then, you try every second day, because that’s what they say is best, apparently. At last, you do it, because it needs to be done. And then you think about it a little, then often, then most days and then all the time. You read about it, sometimes, some days and then always. And I thought creating a kid took a little bit of magic and lots of love. Let me tell you, the magic quickly disappeared. I found myself feeling incompetent, broken and less than desireable. Hard to have fun when making love becomes having sex, and having sex becomes a chore. When everything rhymes with stress and deception. Hard not to break yourself little by little when you throw your legs up in the air hoping this old wive’s tale is true. He was exceptional though, he tried his very best to reassure me, to remind me that it wasn’t my fault, but I can tell he was frustrated as well. A frustration that was expressed differently as our hearts don’t always speak the same language. Women are from Venus afterall. I thought he was indifferent, yet he was just trying to stay calm in a life that would soon become a storm.


I wanted to take matters into my own hands so I booked an appointment with my gynecologist that made me pass a bunch of tests. It wasn’t enough. He couldn’t help me so he referred me to Ste-Justine hospital. Appointments after appointments, always during the same time in my cycle, cycle which seemed endless. Endless with blood tests and ultrasounds and more tests. Getting further and further from that magic I always dreamed about. And finally, the verdict; it was all my fault. I was the problem. My body was the problem. It is called PCOS, Polycystic ovary syndrome. That’s what I have. The blame is on me. I don’t have all the characteristics, I don’t check off all the boxes but yet the diagnosis is the same. Even if the wonderful hospital team tells me it's the most treatables fertility issue, my head refuses to believe it. I need to start taking medication in order to regulate my cycle. The magic is gone. The meds are starting to have a toll on my body; fatigue, stomach aches, swelling. I’ve got a cycle, but nothing else. Time stood still for me, but all around, things are moving fast, pregnancies around are multiplying, babies too. Some were a surprise, some were not even wanted. Why them and not me ? I can’t tell you how many times I asked myself that question, even though it only hurts, even if I can’t do anything about it.


Next step: IVF. My little baby love will be created in a room filled with weird colours and the smell of rubbing alcohol. That’s all I can think of. I need to skip work a few times. I’m sick to my stomach. We need to find the perfect moment that has nothing perfect about it. That “moment” came with hormone shots that leave their trace. And now we wait. I impatiently count the days while trying to resist the temptation to pee on that little stick. Doing so too early can result in a false positive, because the side effects of these hormones can in fact falsify the test if done too early. I can’t take that chance of getting overly excited for nothing. My heart won’t handle it.


In the end, I was lucky. After the second time, I saw those two little lines. Some don’t ever see them at all. Others will spend quite a fortune in order for their dream to happen. Some couples will grow stronger throughout this experience… others will walk out of it with an empty wallet and an emptier bed. Many will succumb to depression, some will need to save their mental health instead of their sick uterus. I was tempted with the idea many times. So many will never admit their babies aren’t the result of a beautiful evening of lovemaking on a cold winter night. How many will pretend as if they aren’t trying to avoid having to explain it all. How many will break friendships and relationships to save themselves?


How lucky am I? I get to write these lines while my little one is asleep. But the scars of this whole adventure are far beyond the ones that are seen. They will never disappear, some days they will even haunt me to remind me that nothing in life is a given right.


I’m begging you to stop. Stop putting pressure on couples. Stop it with your comments or stories that you think are encouraging. They’re not. I don’t care to hear about your aunt’s cousin’s neighbour that got pregnant after 10 years. By all means, good for her, but it doesn’t help. Instead, ask the sweet mother that is doing everything in her power to reach her goal of conceiving. What she needs as support, and for the love of God, respect her. Know that she is delicate, and she is hurting, so she doesn’t need anything else that will hurt her more. I know some mean well, but trust me when I say that silence and a shoulder to cry on is what she may really need.


To you, who still has faith, my wish for you is to get your miracle baby. You deserve it. To you, that will go through short lived joys and miscarriages, I am sending you love. You have patience and strength that not too many people can see. You are a hero. You are not broken nor are you incompetent. You are not incomplete. According to me, with or without a baby, you are a mother at heart.







Nous sommes toujours à la recherche de parents qui seraient intéressés à partager leur expérience. Contactez-nous si c'est votre cas! Nous avons tous une voix qui ne cherche qu'à être exprimée.


We are still looking for parents that would be interested in sharing their experience. Contact us if it's the case. We all have stories to tell!

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