Dans quoi je me suis embarquée
- Parents.S.J
- 17 août 2020
- 3 min de lecture
Texte écrit par Maman au naturel
Depuis que je suis toute petite, je sais que je veux et que je vais avoir des enfants. Tout le monde connait quelqu'un dont le visage s'éclaire à la vue d'un enfant, qui perd toute attention quand il y a un bébé dans la pièce. Je suis cette personne. Je suis celle qui berce, qui organise des jeux, qui cajole d'aussi longtemps que je me souvienne. Certains diront que j'ai l'instinct maternel, que je suis un vrai aimant à tout-petits, que je suis une naturelle. Je sais qu'il y a une grande part de vérité dans tout ça. Je pense aussi que ça part d'un réel plaisir. Bref, en théorie, j'avais tout pour être une bonne maman.
Quand je me suis retrouvée avec un petit être dans mes bras, mon petit être je ne pensais pas réagir comme ça. Je savais que la maternité n'était pas facile. Je l'avais vécu par le biais de mes amies qui étaient entrées dans ce monde avant moi, mais la réalité m'a quand même frappée.
Je n'étais pas de celle qui pleurait d'amour devant la beauté de leur enfant. Je ne me levais pas au milieu de la nuit en souriant à l'idée de nourrir mon petit cœur. Je ne trouvais pas l'allaitement si valorisant. J'accumulais une certaine exaspération quand il ne voulait pas dormir. Je me sentais si souvent envahie, submergée, coupée de celle que je suis vraiment. Bref, je ne correspondait pas à ma propre image que je me faisais d'une bonne maman.
C'est dur de se sentir inadéquate dans un rôle qui semblait être fait sur mesure pour toi. C'est dur de se sentir comme ça dans une société qui met tellement de pression sur les mamans. On doit allaiter, reprendre sa taille d'avant grossesse, faire de l'exercice, manger sainement, éviter la suce, faire des cours de stimulation pour enfant et j'en passe. Tout le monde a un opinion sur ce qu'on doit faire ou ne pas faire. On doit performer et aimer ça, mais il arrive quoi quand ce n'est pas totalement le cas...
Alors à toi qui se sent dépassée par les événements, tu es compétente. Tu as le droit d'être à bout, d'être impatience, de pleurer pour un oui ou pour un non. Tu as le droit de vouloir t'isoler pour sentir que tu t'appartiens encore un peu. Tu as le droit de changer d'idées mille fois parce que ce qui marche pour toi une journée peut être une catastrophe le lendemain. Tu as le droit de prendre une pause et de lâcher prise. Personne ne te demande d'être parfaite à part toi, alors relâche la pression.
Les premiers temps seront difficiles. C'est tellement d'adaptations, tellement d'hormones, tellement de changements, mais tu es la meilleure personne pour ton enfant. Tu es le centre de son univers, même si vous ne vous comprenez pas toujours, même si il continue à pleurer alors que tu t'évertues à combler tous ses besoins. Essaie d'arrêter de chercher un sens, une explication à tout. Il y aura des bonnes et des mauvaises journées, des moments précieux et d'autres que tu vas vouloir oublier. Ça fait partie du jeu. Demande de l'aide au besoin, ce n'est pas une défaite. Tu sais, prendre soin de toi c'est tout aussi important que de prendre soin de lui. Prends du temps pour toi, prends du recul, aime toi avant de l'aimer lui parce que c'est le plus bel exemple que tu peux lui donner.
Je ne sais toujours pas exactement dans quoi je me suis embarquée en mettant au monde un enfant. Je n'ai pas encore vécu les phases d'oppositions, l'entrée à la garderie puis à l'école, l'adolescence, les amours, les ruptures. Je suis au tout début de la route qui sera semée d'embuches, je le sais, mais je vais faire de mon mieux parce que c'est tout ce que je peux faire.


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