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Devenir maman sans maman

  • Photo du rédacteur: Parents.S.J
    Parents.S.J
  • 10 août 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 août 2020

Texte écrit par Mamanofdeux


Ma maman à moi est décédée lorsque j'avais deux ans et demi. Mis à part les quelques photos et vidéos que j'ai d'elle, je n'ai aucun souvenir. Je n'ai jamais connu l'amour maternel. Je ne l'ai jamais retrouvé non plus. Je me suis sentie vide la majorité de ma vie.

Je me rappelle à l'âge de 8 ans, j'étais dans la cour d'école et j’ai vu une petite fille embrasser sa mère sur les lèvres en lui disant au revoir. J’ai senti mon coeur lourd. J'étais triste. Je me demandais tellement pourquoi elle m’avait abandonnée. J'avais besoin d’elle, ma maman. L’année de mes 8 ans, ma sœur est morte elle aussi. Rien pour aider. J'ai connu la noirceur de la vie beaucoup trop tôt. Malgré tout, je priais toujours, et ce, même si j'avais perdu la foi que quelqu’un au ciel fasse en sorte que je sois un jour maman. Je me disais que j’aurais des enfants en santé, qu’Il ou qu’Elle me devait ça.

Les années passent et je suis heureuse. J’ai trouvé l’amour, un meilleur ami. Mon amoureux à moi. Je suis enceinte pour la première fois d'une petite fille. Je suis un peu anxieuse mais ô combien comblée d'avoir cette petite crevette dans le ventre. Mon premier instinct: je veux appeler ma mère. Mais je ne peux pas. Je suis jalouse de mon chum, de sa famille. Ils sont si fiers et si réconfortants. J'aurais tant voulu avoir ses bras doux autour de moi pour me rassurer et de me faire dire que oui tout allait bien aller. Je gardais tout ça pour moi, silencieuse, parce que même après 24 ans je me demande encore comment je pouvais encore sentir ce manque-là aussi fort. Je me suis mise à écrire dans le livre de naissance de ma fille, prendre énormément de photos, bref à faire tout ce que j’aurais voulu avoir moi aussi aujourd'hui. J’aurais tellement voulu être près d’elle pour qu’elle me raconte toutes ses péripéties de grossesse. J’aurais voulu qu’elle puisse me guider dans tout ce qui s’en vient, dans ce que je vis.


Puis, arrive enfin le plus beau jour de ma vie. Après de longues heures de travail, je pars en césarienne. Je suis seule maintenant dans les couloirs froids et blanc jaunâtre de l'hôpital. Mon cœur bat fort, je respire fort. Couchée sur le lit, je n'ai plus le contrôle de mon corps, je ne ressens rien, seulement la pression. Je pense à toi Maman. Promets-moi que je serai une bonne maman. Promets-moi que je serai dans la vie de ma fille.


J'entends le premier cri de ma douce Camille. C'est tellement puissant comme émotion. Je pleure. Mon cœur est léger. Toute fragile, on la dépose dans mes bras. Je ne veux plus jamais être séparée d’elle. Elle est tellement belle. Dès les premiers instants, je sais que je l’ai aimée avant même de l’avoir rencontrée. Que je vais toujours l’aimer, que cette douce petite fille je l’ai attendue toute ma vie.


...


Aujourd'hui, quelques années plus tard, j’ai une fille et un garçon. J’ai exactement l'amour que je mérite. Avec l'absence de ma mère, je ne ressens que de la gratitude à vivre chaque moment avec ma famille. Le temps est précieux. Maman, je sais que tu m'as aimée tellement fort et je te remercie pour tout le temps que nous avons eu ensemble.


Pour toute les mamans sans maman, vous êtes fortes. 🖤



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