Quand ton horloge commence à faire Tic Tac
- Parents.S.J
- 25 mai 2020
- 3 min de lecture
Texte écrit par Stéphanie
Je débute en disant que non je ne suis pas une maman, mais j'avais envie et besoin de partager mon histoire parce que je sais que ça arrive à plusieurs.
Dans la dernière année, j'ai perdu mon chum avec qui je pensais former une famille. J'avais investi toute mon énergie dans cette relation et je me disais que ça valait tellement la peine d'attendre le bon moment pour faire un enfant parce que c'était LUI le bon. LUI n'était pas prêt, alors j'avais étouffée ce désir à moi.
À l'aube de la trentaine, je me retrouve donc le cœur en miette à essayer de reconstruire mon chez-moi et mes espoirs. J'ai de la peine à cause de la rupture, mais j'ai surtout peur d'être passé à côté. La fameuse horloge biologique fait Tic Tac jour et nuit dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps. J'ai peur de me lancer dans une nouvelle relation juste pour combler ce vide qui m'envahit. Je suis entourée d'enfants à longueur de journée (en tant qu'éducatrice spécialisée), je suis tante plusieurs fois et marraine aussi, mais ça ne me suffit plus.
Dans les dernières années, je ne compte plus toutes les fois où un parent, un ami, une connaissance ou un membre de ma famille m'a dit "Ben là, qu'est ce que vous attendez? Tu serais dont bonne!". Déjà à l'époque j'avais envie de leur répondre que c'était pas de leurs maudites affaires. Imaginez maintenant. Tout le monde se permet de commenter là-dessus, et pourtant je ne sais pas s'il y a quelque chose de plus personnel que ça. J'aurais pu faire des fausses couches, avoir des problèmes de fertilité ou tout simplement avoir d'autres objectifs de vie. Se faire rappeler à tout bout de champ qu'en tant que femme on doit avoir des enfants, et ce, avant 30 ans pour réussir sa vie et son couple ça fait juste du tord à tout le monde.
Je commence cette nouvelle période de ma vie avec l'amertume de ce sentiment d'échec. Je me demande si je vais un jour porter la vie que j'aurai tant désirée. Je me demande si cette horloge ne tourne pas trop vite, si je suis encore bonne, si j'ai plusieurs années ou seulement quelques-unes devant moi. Je me demande si je débute ce projet de vie seule dans des conditions que je n'ai pas souhaitées ou si j'attends avec une boule au fond de la gorge et un nœud dans l'estomac de me guérir assez pour croire encore que LE bon est quelque part.
En attendant de prendre ma décision, je fais des gros yeux à tout ceux qui se permette de commenter la vie personnelle des gens, même si ça part d'un bon sentiment parce que la réalité que tu vois c'est peut-être bien juste la pointe d'un iceberg qui dérive.
J'essaie aussi de relever la tête parce que quand tout le monde a des enfants autour de toi et que toi tu en veux sans le pouvoir ça fait mal en titi. J'essaie de me dire que j'ai le droit d'avoir le bonheur difficile quand on annonce une grossesse et de pleurer lors d'une naissance. J'ai le droit de fuir les réunions de famille où on se retient de me prendre à pitié. J'ai le droit de prendre soin de moi parce que mon horloge je suis la seule à l'entendre.


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