Faire l’amour après un accouchement…
- Parents.S.J
- 9 mars 2020
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 juin 2020
Texte écrit par 2mamans
La sexualité fait partie intégrante de toutes relations de couple. On la prend pour acquis, on l’entretient, on la vit en toute légèreté jusqu’à temps qu’on tombe dans le processus de fonder une famille. À ce moment-là, faire l’amour prend un autre sens. Un sens différent pour chacun et surtout une façon différente de le vivre. Certains arriveront à garder la magie et le plaisir pendant les essais, mais pour d’autres ce sera plus compliqué. Certains continueront comme si de rien était une fois la bedaine bien ronde et d’autres devront modifier leurs habitudes afin de se sentir à l’aise. Mais, l’après accouchement ça reste complexe, délicat et bien que la décision se prend à deux, on s’entend que c’est le corps de la femme qui a subit le magnifique traumatisme de donner la vie. Voici donc un récit en trois temps écrit à quatre mains sur le sujet.
L’histoire à l’eau de rose…
Mon histoire ne commence pas en rose, mais elle finit si bien. Nous avons essayé pendant plusieurs mois avant que j’arrive à tomber enceinte. Ça été compliqué. Je suivais mon cycle, je prenais ma température, j’ai même fait des tests d’ovulation. Alors, à travers tout ça, faire l’amour est devenu mécanique. On avait clairement perdu le plaisir et on le faisait parce que c’était le bon moment.
Une fois que je suis tombée enceinte, ça été plus facile, malgré la fatigue… Mon chum me trouvait belle et avait encore du désir pour moi. Il n’avait pas peur de faire mal au bébé, ni rien, mais on faisait attention parce qu’on voulait tellement pas qu’il lui arrive quelque chose. Malheureusement pour des raisons médicales (sans aucun lien avec ça je vous rassure), j’ai dû être mise au repos. Au repos de tout!! Vous comprendrez donc que monsieur a été mis au repos forcé lui aussi.
Quelques semaines plus tard… j’accouche, un accouchement de rêve. Je ne sens rien grâce à la médication et je ne déchire pas du tout. Par la suite, je n’ai pas eu de douleurs ni de complications post-acccouchement. C’était comme si rien ne s’était passé. Lors de mon accouchement, j’avais dit à mon chum que je n’avais pas envie qu’il regarde le bébé sortir question qu’il ait une image mentale pas trop intense. Rendu dans le feu de l’action, j’avais bien d’autres chats à fouetter que de penser à ça.
Après coup et rapidement mon chum m’a fait comprendre que non seulement je n’étais pas moins désirable, mais qu’il me trouvait encore plus belle parce que je lui avais donné le plus beau cadeau de la terre. Il aimait mes nouvelles courbes et voulaient que je les accepte aussi. On a recommencé à avoir des rapports sexuels un peu avant mon rendez-vous chez le gynécologue. Au départ, on marche un peu à tâtons. On teste les limites, on se redécouvre parce que oui le corps a changé. Ça passe d’abord par la sensualité, par les caresses, mais on trouve nos nouveaux repères. On communique beaucoup aussi ce qu’on ne faisait pas nécessairement avant. Quand tu as peur de faire un faux mouvement, tu avertis d’avance, tu questionnes.
C’est sur qu’au départ ce n’est pas super fluide, parfois maladroit, parfois comique, mais à travers tout ça, on s’est clairement retrouvé. On a retrouvé le plaisir de le faire. Oui ça demande une certaine planification, c’est moins spontané par moment parce qu’on y va avec les moments qu’on a de disponible. Des fois ce sont des séances écourtées, très matinales ou nocturnes, mais on prend ça comme ça vient, sans pression et c’est tellement plus sain. On s’est promis de ne plus le faire par obligation. Je ne peux pas dire que ça me tente toujours parce que je suis fatiguée, à cran, impatiente, parce que quand bébé est couché j’ai envie d’avoir ma bulle et d’être toute seule dedans, mais ça aussi ça se dit.
La peur de la douleur....
Pour moi, faire l’amour après l’accouchement était hors de question. Déjà après ma césarienne, j’étais hors service pour plusieurs semaines, alors l’idée d’avoir des relations sexuelles était loin dans mes priorités. Lorsque j’ai eu le OK du médecin après 6 semaines pour recommencer à être active sexuellement, je ne m’en sentais pas prête. Je n’aimais pas mon corps d’après grossesse et ne me sentais pas désirable. J’avais peur de la douleur que ça pouvait occasionner. J’avais surtout une peur incompréhensible que mes cicatrices internes allaient s’ouvrir pendant l’acte. Oui, je sais. Ouach!
Ce n’est donc que 5 mois après l’accouchement que je me suis sentie enfin prête à essayer. Doucement. Je peux vous dire que mon chum avait bien hâte que ce jour arrive! Mais, entre la peur d’avoir mal et la charge mentale et physique que me demandait mon petit, l’envie n’était pas là. Bon, je n’ai jamais été de celle qui avait une libido dans le tapis, mais quand même. On va se le dire...J’étais pas mal rouillée!
Finalement, le soir où j’ai décidé que j’étais prête, mon chum m’a mise à l’aise et m’a fait sentir belle. Je lui avais fait comprendre que l’important pour moi, c’était de prendre mon temps. Je ne voulais surtout pas que notre “première fois” soit pendant la sieste de notre petit, alors qu’on est dans le stress de ne pas savoir quand il va se réveiller. Une petite vite sur le coin de la table de cuisine, non merci! Je voulais avoir la conscience tranquille et profiter pleinement du moment.
Depuis ce jour, notre vie sexuelle est redevenue sensiblement normale. Aussi normal que ça peut l’être avec un enfant! Je peux vous dire que je travaille encore sur moi pour accepter mon corps tel qu’il est. Je sais que mon chum travaille fort pour me rassurer et me redonner confiance en moi. Une chance qu’il est là! Nous faisons de notre mieux pour prendre du temps pour nous, pour nous retrouver. Après plusieurs années de vie commune, ça ne sera jamais les feux d’artifice comme ça l’était dans nos débuts. Mais, je n’échangerais pas la tendresse et la complicité que nous avons su développer avec les années pour les papillons du début.
La vie compliquée…
En tant que parent, il y a plein de choses que tu ne peux pas contrôler. Non seulement tu ne sais pas comment va réagir ton corps aux changements physiques et hormonaux que la grossesse, l’accouchement et l’allaitement entrainent, mais en plus tu as maintenant un petit être ou plusieurs à gérer.
Au début, tu auras peut-être ton poussin accroché à toi en permanence, tu ne dormiras peut-être pas ou tu seras surchargée par toutes les demandes de tes enfants. C’est normal à ce moment-là de pas en avoir envie. Tu sais quand tu dors 3 heures par nuit, ces heures-là tu ne veux pas les gaspiller à faire autre chose.
Ça se peut aussi que tu aies choisi de faire du cododo. La situation est alors différente parce que ton espace intime est maintenant partagé. Ça se peut que ton partenaire pour toutes sortes de raisons décide de faire chambre à part question qu’il y en ait au moins un qui dorme et soit fonctionnel dans la maison. Et c’est correct. Il n’y a aucun mauvais ou bon scénario en autant que ça ait été discuté. Il n’y a pas pire poison dans un couple que le ressentiment.
Je pense par contre qu’avec un enfant, il n’y aura jamais de moment parfait. Alors, des fois, il faut provoquer un peu les choses. Si pour se faire, il faut l’inscrire à l’agenda ou se garder des moments entre adultes, alors go. Si c’est faire garder poussin une soirée, alors go. Si c’est commencé par juste faire la cuillère pour réapprendre à connaître son corps, alors go!!
Le mot d’ordre dans tout ça est respect. Respect des besoins et des limites de chacun. Respect des craintes et des peurs. Mais, sache que tu es magnifique même si toi, dans le miroir, avec tes yeux cernées de maman, tu ne le vois pas et tu seras probablement surprise de voir à quel point ton amoureux le pense aussi!!


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