Il y a de l'espoir

Texte écrit par Maman au naturel

Quand on a eu la réflexion d'avoir des enfants, mon chum m'a demandé si je voulais adopter. Pour lui, c'était non seulement une cause noble, mais il y avait derrière ça des motifs bien réfléchis. Les changements climatiques, l'individualisme, la surpopulation, name it! Dans sa tête, c'était logique de sauver un enfant d'une situation précaire plutôt que d'en faire un tout neuf sans trop savoir dans quel monde il allait vivre une fois très grand et vieux. Sur le fond, j'étais totalement d'accord avec lui, mais moi bien égoïstement je voulais le mien. Celui qui nous ressemblerait, qui serait la moitié de nous deux.

Près d'un plus tard, nous voici dans la situation actuelle. La pandémie. Celle que les scientifiques attendaient depuis des années. Un virus qui se propage vitesse grand v à travers le monde. Un virus dont on ignore beaucoup de choses, qui est imprévisible et mortel dans plusieurs cas. Les écoles, les garderies, les lieux publics ferment. On limite l'accès aux personnes vulnérables, on demande de rester chez soi. C'est en situation de crise qu'on voit la vraie nature des gens. Les gens qui prient de panique prennent parfois de mauvaises décisions (je ne m'étendrai pas sur la frénésie du papier de toilette). Les gens qui par peur comme par ignorance ou par déni veulent continuer à vivre leur vie normale, malgré une toux, un nez qui coule, une fièvre. Alors oui, les gens pensent à leur petit nombril, mais ce n'est pas ce que j'ai le goût de retenir.

Moi, ce que j'ai vu depuis quelques jours, c'est de la débrouillardise. Ce sont des étudiants mis en congé forcé qui organisent du gardiennage. C'est une utilisation positive des réseaux sociaux pour partager nos suggestions d'activités à faire à la maison avec les enfants.

C'est une vraie reconnaissance pleinement méritée envers non seulement les médecins, mais également envers nos précieuses infirmières, nos préposés et autres qui tiennent le système à bout de bras depuis des années. Ce sont des gens passionnés qui répondent à l'appel même une fois à la retraite. C'est aussi une prise de conscience sur le travail essentiel que font les éducatrices qui gardent nos enfants et qu'on prend tellement pour acquis.

Ce sont des gens qui se soutiennent et qui font front ensemble peut importe leur religion, leur origine ethnique ou leurs croyances. Je trouve ça beau. Je trouve ça beau voir des messages de clients qui écrivent à leur marchand local pour leur dire qu'ils vont être là à la réouverture. Je trouve ça beau de voir des personnes qui proposent d'écrire aux aînés pour qu'ils se sentent moins seuls durant leur période d'isolement. Je trouve ça beau de voir des employeurs qui aident leurs employés à trouver des solutions.

Je me dis que quand on arrête un peu de se regarder le nombril il y a un bien beau monde à l'extérieur. Je sais que mon coco est trop petit et qu'il ne se souviendra pas de cet épisode difficile, mais moi je vais me rappeler que dans la noirceur il y a toujours de la lumière et de la bonté.

Alors, reste chez toi, profites-en pour te coller, mais une fois que la tempête va s'être estompée, rappelle toi que des personnes seules dans les CHSLD il y en a des tonnes pas juste en ce moment. Que ton voisin et toi vous pouvez vous rendre service juste pour le plaisir de le faire. Que ton éducatrice est merveilleuse parce qu'elle s'occupe de ton mini, même si ses conditions de travail sont pas faciles.

J'ai vraiment espoir qu'après le chaos qui s'en vient, le monde va se soutenir un peu plus.

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